Un dessin de Karlo : rarement un dessin a-t-il aussi bien résumé une audience
Mieux vaut tard que jamais. Me sont enfin parvenus quelques « reportages » sur l’audience qui s’est tenue le 9 mai 2017 à la XVIIe chambre correctionnelle de Paris où, sous la présidence de Mme Fabienne Siredey-Garnier, je portais plainte pour diffamation publique contre la journaliste Ariane Chemin. En 2014, dans un gros ouvrage intitulé Le Monde, 70 ans d’histoire, publié par Flammarion, elle m’avait décrit comme « un menteur professionnel », un « falsificateur » et un « faussaire de l’Histoire ».
En ce 9 mai, tout au long d’une interminable
audience, pas un exemple, pas une preuve n’ont été apportées d’un
mensonge, d’une falsification ou d’un faux qu’on aurait pu découvrir dans mes écrits ou
déclarations, de 1974 à nos jours ! Dans le passé, certains avaient parfois
formulé ce type d’accusations diffamatoires mais il leur en avait cuit. Tel
avait été le cas en 1983 pour un certain Bernard Edelman et, en 2007, pour Robert Badinter, ancien
ministre de la Justice. Le premier, dans une « note sous jugement »
publiée par le Recueil Dalloz Sirey de
doctrine de jurisprudence et de législation,
avait dénaturé un arrêt me concernant pour mieux me traiter de faussaire ;
il avait été condamné (et son éditeur avec lui) par un jugement du 23 novembre
1983, jugement confirmé par un arrêt de la cour d’appel du 8 mars 1985 ; à
son tour, le 15 décembre 1986, la cour de cassation confirmait. Quant à R. Badinter, il avait menti en prétendant m’avoir « fait
condamner pour être un faussaire de l’histoire » ; au procès que je
lui avais intenté pour diffamation, il avait littéralement « échoué en son
offre de preuve » (ce sont les propres mots du tribunal) mais il avait été
acquitté au bénéfice de « la bonne foi » ; en conséquence, il
m’arrive de l’appeler « Robert Badinter, mon menteur, mon diffamateur … de
bonne foi ».
Des « témoins » avaient été
annoncés pour ce 9 mai, des témoins capables, en principe, de prouver mes
mensonges, mes falsifications et mes faux.
Deux ténors, en particulier, étaient
attendus : d’une part, Serge Klarsfeld et, de l’autre, Claude Lanzmann, l’auteur du film Shoah. Las ! Ils ne se sont pas présentés à la barre ! Nulle
explication n’a été fournie de leur absence ! S’est présenté un certain
Laurent Joly, un universitaire, qui a reconnu et prouvé de facto qu’il
ne connaissait pour ainsi dire rien au sujet ; pour refuser de répondre à
des questions qui l’embarrassaient il a, comme certains autres, utilisé un
subterfuge consistant à prendre une posture de vertueuse indignation
devant mon questionnement et à refuser de m’adresser la parole.
Valérie Igounet s’est dite « intimement persuadée » de
telle triste « vérité » sur mon compte mais a pris soin d’ajouter
: « Je ne suis pas psychologue » ; elle n’a produit aucune
preuve de mes turpitudes et s’est vite éclipsée. L’historienne Annette Wievorka
n’a pas mieux fait mais elle a tout de même accepté une forme de
dialogue.
Au centre du procès : Ariane Chemin,
une journaliste « people » à l’ignorance crasse ! Au cœur du
problème historique soulevé : un prestigieux historien juif, Raul Hilberg,
un savant ! A eux seuls, ces deux destins croisés nous donnent une idée de
la manière dont un énorme mythe des temps modernes prend naissance, puis se
développe pour finalement s’effondrer sur le plan strictement historique et
scientifique tandis que sa survie médiatique n’est plus qu’une illusion.
A. Chemin a reconnu qu’elle s’était aventurée sur
un terrain dont elle ne connaissait rien. Si elle a pleuré à l’audience,
c’est peut-être en songeant aux trop réelles épreuves subies par les victimes
de la déportation mais c’est peut-être aussi, et surtout, en constatant une
fois de plus que, sur le plan historique et scientifique, ses amis étaient bien
incapables de répondre à l’argumentation révisionniste. Au début de sa
mésaventure elle avait, les yeux fermés, accordé confiance à la rumeur selon
laquelle les « négationnistes » n’étaient que des menteurs faciles à
confondre et voilà qu’il lui fallait se rendre à l’évidence : ces
« négationnistes », ces « pervers », ne cessaient d’accumuler
victoires sur victoires sur le plan de l’histoire et de la science (voy. La totale victoire des révisionnistes sur le plan
historique et scientifique, 31 décembre 2015).
La recevant à mon domicile en août 2012, j’avais,
devant elle, prononcé le nom de Raul Hilberg, le plus grand historien de « la destruction des
juifs d’Europe ». « Qui c’est ça ? » m’avait-elle naïvement
lancé. Je m’étais alors fait un devoir de lui montrer qu’au cours du temps, cet
universitaire américain avait pris conscience de ce qu’il n’existait décidément
aucune preuve d’une prétendue politique d’extermination des juifs d’Europe pendant
la guerre. Faute de preuve, R. Hilberg
en avait été réduit à une « explication » totalement fumeuse : pour
lui, les bureaucrates nazis s’étaient secrètement entendus pour abandonner l’écrit
au profit de l’oral (sic) et, pour perpétrer leur immense crime, ils avaient opéré
par « transmission de pensée consensuelle » (sic). Oui, textuellement,
selon R. Hilberg, pendant la guerre il avait fonctionné « une vaste bureaucratie
[nazie] pratiquant une incroyable rencontre des esprits, une transmission de
pensée consensuelle » (an incredible
meeting of minds, a consensus-mind reading by a far-flung bureaucracy) !
A la trop crédule journaliste, j’avais montré et lu quelques brefs passages de
la traduction en français du gros ouvrage de R. Hilberg (La Destruction des juifs d’Europe,
Fayard, 1988, 1101 pages ; p. 51-54 et p. 60). Pour R. Hilberg, il
n’avait, en fait, pas existé « un plan préétabli » pour un massacre
organisé des juifs (p. 51) ! Tout à coup, à l’en croire, « la
décision fut prise d’anéantir tous les juifs d’Europe » (ibid.) mais le grand historien ne nous
dit pas un seul instant quand, par qui ou sous quelle forme cette
extraordinaire décision a été prise ; idem pour l’ordre prétendument donné
à des « groupes mobiles de tueurs » en Russie. Il écrit que « Ressentant
le besoin d’agir sans contrainte, [ces bureaucrates] créèrent un climat
[sic] propice qui leur permit d’écarter progressivement le modus operandi du formalisme écrit » pour « des
opérations secrètes » (p. 52). A la seule page 53, R. Hilberg s’autorise toutes les affirmations
suivantes, dont je reproduis certains mots en italique : il y eut 1) des
« directives écrites non
publiées », 2) de « larges
délégations de pouvoir aux subordonnés, non
publiées », 3) « des
accords implicites et généralisés entre fonctionnaires,
aboutissant à des décisions prises sans
ordre précis ni explications », 4) « En dernière analyse, la
destruction des juifs ne fut pas tant accomplie par l’exécution de lois et
d’ordres que par suite d’un état d’esprit,
d’une compréhension tacite, d’une consonance et d’une synchronisation », 5) « L’opération ne fut pas confiée à une agence unique »,
6) « il n’y eut jamais d’organisme
central chargé de diriger et coordonner à lui seul l’ensemble du processus »,
7) « L’appareil de destruction s’étendait de tous côtés ; il était
diversifié et, avant tout, décentralisé ».
A la page 60, toujours en observant le même flou artistique, il conclut que
cette prodigieuse et monstrueuse entreprise criminelle a été l’œuvre
« d’une très vaste machine administrative » sans « organisme
spécial », sans « budget particulier » (un comble, surtout en
temps de guerre où rien ne peut se faire sans une dotation sévèrement délimitée,
précise et contrôlée). Chacune des branches administratives [ministérielle, des
forces armées, de l’économie, du parti] devait jouer dans le processus un rôle
spécifique, et chacune trouver en elle-même les moyens d’y accomplir sa
tâche ». Autant dire que nous nous situons là dans Les
Nuées d’Aristophane. Il va sans dire que,
dans la suite de son gros ouvrage, l’auteur ne fournit pas plus d’explication à tant de mystères et
d’abstractions quintessenciées, dignes d’un sophiste que ses adversaires
révisionnistes ont publiquement démasqué en janvier 1985, à Toronto, au premier
procès d’Ernst Zündel. Le cas de R. Hilberg a préfiguré celui de tous nos
« historiens de l’Holocauste ». Tous ont échoué dans leur entreprise
et n’ont laissé derrière eux que des productions livresques et fallacieuses
« destiné[e]s aux « poubelles de l’histoire » (formule reprise
par un Jean-Claude Pressac revenu de sa collaboration avec S. Klarsfeld ;
voy. V. Igounet, Histoire du négationnisme en France, Seuil, 2000, p. 652).
L’avocate de la journaliste A. Chemin, Me
Catherine Cohen-Richelet, a
parlé pour ne rien dire. Elle n’a pas caché son embarras devant l’arrêt du 26 avril 1983 (première chambre civile, section A), qui
avait rendu hommage à la qualité de mes recherches et de mes conclusions sur « le problème des chambres à gaz ». La cour avait, en effet, déclaré qu’on
ne trouvait dans mes travaux sur le sujet aucune trace 1) de légèreté, 2) de
négligence, 3) d’ignorance délibérée ou 4) de mensonge. En foi de quoi, avaient ajouté les magistrats, « la
valeur des conclusions défendues par M. Faurisson [sur ce sujet] relève
donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public ». Autrement dit, tout Français se voyait
reconnaître le droit de reprendre à son propre compte mes propres conclusions sur « le
problème des chambres à gaz ».
Le procureur, Mme Gilbert, n’a pas montré
plus de compétence et elle allait endormir l’assistance quand, soudain, s’est produit un coup de
théâtre. L’avocat des Editions Flammarion, Me Christophe Bigot,
s’est levé pour déclarer : « Il faut être pessimiste ! » Il
s’en est pris aux prédécesseurs de la présidente qui, à son avis, avaient été
les victimes de la « perversité intellectuelle » de Faurisson. Choix
de citations de Me Bigot : les juges avaient succombé à la
« sidération ». « Ils n’avaient pas été à la hauteur ». Ils
avaient eu « des pudeurs de collégiennes ». « On a intoxiqué les
juges ». « Vous êtes manipulés par Faurisson ».
« C’est tout simple, extrêmement simple : sa perversité arrive
toujours à ses fins ». « Il est établi que Robert Faurisson est un
falsificateur ». Or, « vous ne dites jamais que c’est établi ».
« Je laisse de côté les chambres à gaz ». « Le génocide des
juifs est établi ». « C’est un crime établi par Nuremberg, une
juridiction internationale ». Voyez « ce qui vous pend au nez ».
« Ne vous laissez pas entraîner par les précédentes décisions ».
« Vos prédécesseurs n’ont pas eu ce courage ». « Il faut
desserrer l’étau ». « Les juges bricolaient ». « On a droit
à l’indignation ». Le dossier de ce procès est « un dossier à enjeu ».
Bref, pour cet avocat, grâce à la loi Gayssot se prévalant du procès de
Nuremberg, tout était clair : « C’est établi, ça a été
tranché ». Il ne restait plus qu’à frapper. Le brave homme ignorait-il que,
pour ce qui était de frapper Faurisson avec le knout de la loi portant le nom
du communiste Jean-Claude Gayssot, on ne s’en était pas privé ? L’ennui
est que la loi Gayssot ou « loi Faurisson » réprime la contestation
de l’existence de « crimes contre l’humanité » tels que définis et
sanctionnés en 1945-1946 par un semblant
de tribunal, constitué de vainqueurs
jugeant leurs propres vaincus et cela selon leur propre bon vouloir et avec la conviction que ce procès de
Nuremberg était « la continuation de l’effort de guerre des nations alliées » (Procureur Robert Jackson, organisateur
en chef du procès, le 26 juillet 1946, TMI XIX, p. 415). L’article 19 du statut de ce « tribunal »
prononçait cyniquement : « Le Tribunal ne sera pas lié par les règles
techniques relatives à l’administration des preuves … ». L’article 21
ajoutait : « Le Tribunal n’exigera pas que soit rapportée la preuve
de faits de notoriété publique mais les tiendra pour acquis ». Ce
« tribunal » considérait comme « preuves authentiques », et
donc indiscutables, les documents et rapports officiels des « Nations
Unies » (dénomination datant de janvier 1942). Sans
vergogne, il décrétait d’avance la culpabilité d’entiers groupes humains. Il
excluait toute possibilité d’appel. Sans
rien prouver, il accréditait une somme impressionnante de mensonges et de
ragots, tels que celui du « savon juif », des gazages homicides de
Dachau, des abat-jours de peau humaine, l’attribution
aux Allemands du massacre de Katyn sans compter des
aveux ou confessions extorqués par la privation de sommeil et autres moyens
coercitifs, comme allaient plus tard l’admettre leurs bourreaux (voyez,
par exemple, Comment les Britanniques ont obtenu les aveux de
Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz, 7 mai 1987). A eux seuls, les multiples ouvrages de Carlos Whitlock
Porter, tels que War Crimes Trials and Other Essays, ont fait justice de ces
ignominies. Invoquer directement ou indirectement l’autorité du prétendu
« Tribunal militaire international de Nuremberg », c’est se moquer du
monde et se déshonorer soi-même. On ne connaît personne qui admettrait d’être
jugé par des magistrats capables d’adopter les principes et le comportement des
juges du TMI. Répétons-le, 1) en ce qui concerne un ordre ou un programme
d’extermination des juifs, 2) en matière de chambres à gaz d’exécution, 3) sur
le chiffre de six millions de juifs
exterminés, le TMI n’a apporté aucune preuve. Il a osé dire qu’Adolf Eichmann en personne avait indiqué ce chiffre de six
millions alors qu’en réalité c’est Wilhelm Höttl qui avait déclaré dans
une déposition écrite sous serment (affidavit) qu’Eichmann lui avait fait cette confidence. Pour plus de
détails sur ce scandaleux mensonge de W. Höttl et du TMI, voyez Les Victoires du révisionnisme (suite), 11 septembre 2011. Pour ces gigantesques
assassinats imputés aux vaincus, le TMI n’a pas même ordonné une seule de ces expertises
médico-légales qui, on le sait, sont indispensables dans le cas de l’assassinat
ou du suicide d’un seul individu.
Au moins dans ses tirades, Me Bigot a-t-il, par ailleurs,
insisté sur le point suivant : jamais Faurisson n’a été, de sa vie,
convaincu par un tribunal ou une cour d’avoir été un menteur, un falsificateur,
un faussaire en quelque domaine que ce fût. Je n’ai jamais été contredit quand,
dans mes conclusions ou dans le prétoire, j’en ai appelé à l’adage bien connu selon lequel « Ce n’est pas devant les tribunaux que
l’Histoire peut trouver ses juges ». Les magistrats ne peuvent s’instituer « juges de l’Histoire ».
Parfois ce principe a été répété par les magistrats eux-mêmes des tribunaux et
des cours devant lesquels j’ai eu à comparaître. Quant au « génocide des juifs », jamais le Tribunal militaire
international ni aucun autre tribunal n’en a produit la preuve ! Rappelons
qu’en 1951, l’historien Léon Poliakov, qui avait été attaché à la délégation
française de Nuremberg, avait conclu que, pour
tous les chapitres de l’histoire du Reich nous disposions d’une surabondance de
documents à l’exception d’un seul chapitre, celui de « la campagne
d’extermination des juifs ». On ne connaissait, disait-il, aucun
document sur ce point (Bréviaire de la haine / Le IIIe Reich
et les Juifs, Calmann-Lévy, 1974 [1951], p. 171). Par la suite,
« malgré les recherches les plus érudites » (François Furet), on n’a
rien trouvé de plus de 1946 à nos jours. En revanche, les révisionnistes ont
produit des milliers de faits, de documents et d’arguments matériels ou
physico-chimiques prouvant que le Troisième Reich n’a pu commettre contre les
juifs le crime positivement atroce du « Génocide », de
« l’Holocauste » ou de « la Shoah ».
On aura compris que j’attends avec
curiosité le jugement que Mme F. Siredey-Garnier rendra dans cette affaire le
mardi 6 juin 2017, à 13h30, à la XVIIe chambre du tribunal
correctionnel de Paris.
27 mai 2017
***
NB: Le lendemain, mercredi 7, aura lieu, en
appel, à la salle Jules Grévy, le procès qui m’est fait pour avoir participé,
le 11 décembre 2006, à la conférence de Téhéran sur « l’Holocauste » ;
à cette conférence avaient été invités aussi bien des tenants de la thèse
officielle de « l’Holocauste » que des révisionnistes. Jacques Chirac
avait immédiatement demandé à son ministre de la Justice l’ouverture d’une enquête
sur mon compte.
La vidéo sur le procès contre Ariane Chemin a été réalisée par Vincent
Lapierre : cette mise en ligne, qui date du 23 mai, vers minuit, est particulièrement
intéressante. A ne pas manquer : la lecture des commentaires.
Sur « L’affaire Faurisson », un
rappel : L’Incroyable Affaire Faurisson (présentation du 5
juillet 2014).
Sur le procès de Nuremberg : Le procès de Nuremberg (1945-1946) est le crime des
crimes, 22 novembre 2010.