Deux
récents articles du Parisien :
Voilà beau temps que je l’avais noté :
le Front national, loin de persister dans sa demande d’abrogation de la loi
anti-révisionniste appelée « loi Gayssot » (ou « loi
Fabius-Gayssot » ou « loi Faurisson »), donnait l’impression
d’avoir changé d’avis mais, apparemment, il n’osait pas en faire l’aveu.
La vérité est qu’il avait
effectivement tourné casaque, retourné sa veste, changé son fusil d’épaule,
mais ... en douce.
Car voici que, soudain, du jour au
lendemain, Marine le Pen et Nicolas Bay, respectivement présidente et
secrétaire général du FN, viennent d’éjecter du parti un libraire de Nice,
Benoît Loeuillet, qui, devant une caméra cachée, avait laissé échapper quelques
mots de nature révisionniste. L’exclusion du libraire s’est faite avec une telle
célérité que N. Bay a exprimé le souhait de voir un jour les autres partis
réagir avec « la même promptitude » devant l’énoncé de propos aussi
intolérables.
De leur côté, les
« bleu-marinistes » Marion Maréchal Le Pen, Louis Aliot et Gilbert
Collard se sont mis à clatir avec la meute des journalistes. Il faut admettre
qu’en pareille circonstance il est rare
qu’on prenne le parti du cerf.
Bruno Gollnisch, candidat malheureux,
en 2011, à la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du parti, n’a, pour l’instant,
pas fait entendre sa voix.
Dans ses « 114 engagements
présidentiels [pour 2017] », Marine Le Pen ne réclame pas l’abrogation de
la loi Gayssot. En revanche, son père, au point 11 de sa Charte
des valeurs des Comités Jeanne (Montretout, 13 janvier 2017), exige
notamment l’« abrogation des lois restrictives dites “mémorielles” »
et le « rétablissement des libertés dans tous les domaines de la recherche
scientifique, intellectuelle ou historique ».
Pour l’instant, on se demande ce que va bien pouvoir décider J.-M. Le Pen à l’heure où, en France, les
révisionnistes se trouvent accablés de perquisitions, de saisies, de gardes à
vue, de procès (parfois interminables : plus de dix années d’attente !),
de peines de prison, d’amendes, de dommages-intérêts, de frais de procès ;
parfois aussi ils perdent leur emploi ou, tel Vincent Reynouard, père de neuf
enfants, se voient contraints à l’exil et à la misère. Heureux quand ils ne
sont pas frappés, blessés, hospitalisés pour des opérations chirurgicales qui
leur laissent à vie de terribles séquelles. Tout cela sans qu’aucun agresseur
ne soit jamais arrêté et condamné.
Deux mois après son engagement du 13 janvier, le chef historique du FN va-t-il forfaire à sa « Charte des valeurs » de 2017 ou bien l’honorer, ne fût-ce que pour la sauvegarde de son propre honneur ?
La France obéit bêtement à une loi à laquelle il lui serait facile de ne plus obéir : la loi Gayssot du 13 juillet 1990 prise contre la libre recherche historique en matière de "Shoah" !