Statue de Robert Schuman, square Robert Schuman, Paris XVIe
(depuis 1985)
Connu
pour son opportunisme, ses retournements de veste, son audace à souffler dans
le sens du vent, Gilbert Collard vient de donner un gage de son héroïque résistance
au nazisme ! Apprenant que le socialiste Claude Bartolone, président de
l’Assemblée nationale, s’apprête à dévoiler le 30 novembre prochain dans
l’Hémicycle une plaque à la mémoire de Robert Schuman, il s’empresse de
rappeler que ce dernier a fait partie du premier gouvernement Pétain et que, le
10 juillet 1940, il a voté « les pleins pouvoirs » au Maréchal Pétain.
Dans son français, souvent approximatif, G. Collard attire (pour « appelle »)
l’attention de qui de droit sur le fait que pareil geste « heurterait
gravement de nombreuses victimes de la barbarie et de la déportation
nazie » (notez la redondance des clichés en vogue).
Sur
G. Collard voyez, du site internet www.RésistanceS.be en
date du 4 juillet 2012, Portrait d’un des
deux députés du Front national : Gilbert Collard ou l’élégance de la veste
réversible.
Sur
l’épisode en cours voici un article du 17
novembre 2016 du propre site de G. Collard (www.gilbertcollard.fr) :
Le Président de l’Assemblée nationale va inaugurer une
plaque à la mémoire de Robert Schuman. Ce dernier a non seulement fait partie
du gouvernement du Maréchal Pétain, mais a commis l’ignominie de lui voter les
pleins pouvoirs. J’ai interrogé M. le secrétaire d’État auprès du Premier
ministre, chargé des relations avec le Parlement dans les termes
suivants :
« M. Gilbert Collard attire l’attention de M. le
secrétaire d’État, auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le
Parlement, sur le respect par les parlementaires de notre tradition
constitutionnelle républicaine.
En effet, le Président de l’Assemblée nationale
envisagerait de dévoiler le mercredi 30 novembre 2016 dans l’Hémicycle une
plaque à la mémoire de Monsieur Robert Schuman. Or, le Gouvernement n’ignore
pas que Mr Robert Schuman a voté le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au
Gouvernement du Maréchal Pétain, gouvernement dont il faisait d’ailleurs
partie. Sans porter aucun jugement, Mr Gilbert Collard rappelle qu’il est de
tradition de ne pas rendre les honneurs républicains à un parlementaire qui a
voté en faveur du sabordage de la IIIème République. C’est au vu de
cette tradition que la quasi-totalité des lycées Mario Roustan et Robert
Schuman ont été renommés dès 1986 par les premiers conseils régionaux issus du
suffrage universel direct.
Gilbert Collard souhaiterait que, dans le respect de la
séparation des pouvoirs, le Gouvernement rappelle au Président de
l’Assemblée nationale que son geste heurterait gravement de nombreuses victimes
de la barbarie et de la déportation nazie. »
Une forme de censure s’abat sur la liberté d’expression
des députés puisque la Secrétaire générale de la présidence de l’Assemblée,
nommée par Claude Bartolone, a décidé que la question ne serait pas posée.
Comment peut-on accepter dans l’indifférence générale qu’une plaque rappelant
les heures les plus sombres de notre histoire soit dévoilée et comment peut-on
accepter que le fait de le dénoncer soit censuré ?
Fabuleusement héroïque dans la surenchère, Gilbert Collard se montre dans cette affaire plus gaulliste que De Gaulle puisque ce dernier, dès l’été 1945, avait demandé le classement des poursuites entamées contre Robert Schuman (voyez l’article de Wikipedia sur lui).
Pour
ou contre la loi Gayssot ?
Autrefois
le Front national exigeait nettement l’abrogation de la loi Gayssot qui réprime
la contestation de la version officielle de « l’Holocauste ». Qu’en
est-il aujourd’hui ? Pourquoi le silence actuel du FN sur le sujet
persiste-t-il, en dépit du fait que c’est sur le fondement de cette loi que
Vincent Reynouard vient d’être condamné à cinq mois de prison ferme et qu’à la
XVIIe chambre du tribunal Correctionnel de Paris un procureur vient
de requérir contre ma propre personne une peine de six mois de prison ferme ?
Quelles sont, à l’heure présente, les positions respectives sur ce même sujet de
Jean-Marie Le Pen, de Marine, de Marion et de notre foudre de guerre Gilbert
Collard ?
19 novembre 2016
NB : Il existe un square Robert Schuman aussi à Montrouge (Hauts-de-Seine).
Sur les antécédents de Gilbert Collard voyez Gilbert Collard joue la carte de la Shoah et de Marine Le Pen (6 juin 2011).