Mon vieil ami Bradley nous a
quittés. De son vivant, je ne pouvais lui cacher ma vive sympathie. Je
l’admirais mais, par souci de discrétion, je n’osais trop le lui montrer ou le
lui dire. Maintenant qu’il n’est plus de ce monde, je peux aller plus loin et
déclarer sans ambages qu’il aura été à mes yeux l’un des hommes les plus dignes
d’admiration que j’aie rencontrés durant ma longue existence. Il est mort le
jour de ses 86 ans. J’ai 87 ans et je sens, comme le disait Céline, que « la
Parque me gratte le fil ». Bradley et moi, nous plaisantions de cette
situation : deux avatars de Don Quichotte, l’un de nationalité américaine
et l’autre de nationalités britannique et française, l’un malgré son cancer et
l’autre malgré les séquelles de tant d’agressions physiques, nous persistions,
l’un comme l’autre, à nous battre pour la plus ingrate des causes, celle du
révisionnisme historique, comme si la mort ne nous guettait pas de près, de
tout près.
Juste au moment précis où je
rédige ces lignes, je me vois soudain contraint d’interrompre cette évocation
de mon très cher ami Bradley Smith. J’en suis désolé. Mon intention était de
montrer à quel point nos destinées respectives, si différentes l’une de l’autre,
étaient pourtant appelées à se rejoindre dans un même combat. Ce combat,
aujourd’hui, nous l’avons totalement gagné sur le plan historique et
scientifique tandis que, sur le plan de la pénétration de nos arguments dans le
grand public, grâce en particulier à Bradley Smith, la diffusion du
révisionnisme ne cesse de marquer des points, malgré l’assourdissant tamtam
holocaustique et en dépit de la répression policière et judiciaire en bien des
pays.
Mais je ne saurais prendre
congé de mon lecteur sans lui donner au moins une idée de ce qui a pu unir, de
1979 à 2016, Bradley Smith et Robert Faurisson, « Deux vrais amis »
aurait dit Jean de La Fontaine. Le premier texte, dont on trouvera ci-dessous
la référence, résume en anglais une interview de Robert Faurisson par Bradley
Smith tandis que le second texte est la
présentation d’un livre de Bradley Smith par
Robert Faurisson. Quant au troisième texte, il décrit la totale victoire du
révisionnisme sur le plan historique et scientifique.
A bientôt, cher
Bradley !
19 février 2016
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Le premier de ces trois textes fait, de la part de Bradley
Smith, l’objet d’une présentation dont voici la traduction :
Robert
Faurisson interviewé par Bradley Smith
Ce fut l’article de
Robert Faurisson sur « La rumeur d’Auschwitz » (Le
Monde, 29 décembre 1978) qui m’introduisit au révisionnisme. La nuit où
je l’ai lu a été une étape marquante de ma vie. En 1983, Faurisson avait pris
l’avion depuis la France pour la Californie du Sud afin d’y donner une conférence
parrainée par l’Institute for Historical
Review. J’avais été tellement saisi par l’ordre parfait de son exposé et
par la force de son caractère que j’étais sûr que je voulais le connaître,
comprendre quelque chose de son histoire personnelle, de la façon dont il
s’était engagé dans le révisionnisme et ainsi de suite. Donc un après-midi de
cet automne-là Faurisson m’a rendu visite à Hollywood. Tom Marcellus et Keith
Stimely l’avaient amené en voiture. Assis sous la petite véranda de bois accolée
à la maison, nous avions bu de la limonade et de la bière et du mousseux
californien cependant que l’air chaud de l’après-midi descendait du canyon jusqu’à
nous à travers les arbres. Il y avait des mouches et quelques chats et de la
poussière dans l’air et tant de rires. J’ai fait un enregistrement sur cassette
d’une partie de la conversation. La transcription compte environ 3000 mots. Au
fil des années j’ai eu à nouveau l’occasion d’interviewer Faurisson à Toronto
et dans d’autres endroits, puis de l’interroger par un échange de
messages.