Dans sa vidéo du 21 août, Vincent Reynouard reproche à
Jean-Marie Le Pen d’avoir été, de 1987 à 2015, trop prudent lors de ses
déclarations répétées sur le sujet des « chambres à gaz nazies ». Le
reproche me semble justifié et la démonstration est convaincante.
Le Pen, dont les moyens matériels
étaient importants, aurait pu hardiment
franchir le Rubicon au lieu de multiplier les dérobades. Puisqu’en septembre 1987 il disait n’avoir, pour sa part, jamais vu de
chambre à gaz et n’avoir pas étudié le sujet, il aurait dû, par la suite, aller
examiner, par exemple, près de Strasbourg, la « chambre à gaz » du
Struthof ou, en Pologne, celle d’Auschwitz-I.
Puis, se renseignant sur l’état des recherches en la
matière, il aurait appris qu’il existait une controverse dans l’un et l’autre cas. Face
à une version orthodoxe selon laquelle ces deux chambres auraient été
d’authentiques abattoirs homicides qui auraient fonctionné comme tels, il se trouvait des chercheurs
accrédités pour exprimer des doutes ou bien encore pour conclure dans un sens totalement
opposé à la version officielle et à la croyance générale.
Dans le cas du Struthof, le 1er décembre 1945, le
professeur René Fabre, doyen de la Faculté de Pharmacie de Paris, chargé d’une
expertise médico-légale de la scène de crime et de l’arme du crime ainsi que de
l’analyse de cadavres de supposés gazés, avait conclu négativement. Jean-Claude
Pressac l’a honnêtement admis dans un ouvrage publié à New York en anglais par
la Beate Klarsfeld Foundation. Sans nommer pour autant le professeur Fabre, il
a écrit à trois reprises que les
résultats auxquels ce dernier était parvenu avaient été négatifs (The
Struthof Album, 1985, p. 12, 41).
Dans le cas d’Auschwitz-I, la « chambre à gaz »
qu’ont visitée et que visitent religieusement des millions de bonnes gens est
tenue pour une supercherie par des auteurs parfaitement orthodoxes comme l’historien
Eric Conan, lequel a écrit : « Tout y est faux […]. A la fin des
années 1970, Robert Faurisson exploita d’autant mieux ces falsifications que
les responsables du Musée rechignaient alors à les reconnaître » (« Auschwitz :
la mémoire du mal », L’Express, 19-25 janvier 1995, p.
54-69 ; p. 68).
Poursuivant alors son enquête ou chargeant l’un des siens de
ce travail, Le Pen serait allé de surprise en
surprise. Il aurait compris que Vincent Reynouard et ses pareils, ne se
contentant pas d’être simplement courageux, ont accepté de tout sacrifier à la
recherche de l’EXACTITUDE en ce qui concerne l’histoire de la Seconde guerre
mondiale. Il aurait à son tour franchi le Rubicon. Il serait passé à la
postérité pour avoir cautionné et stimulé un débat nécessaire et il
aurait donné son nom à une cause qui, tôt
ou tard, s’imposera contre la force injuste de la loi, une cause qui, loin
d’être inspirée par une quelconque haine, est à l’honneur de l’homme.
Au lieu de quoi, il est à craindre que le nom de Jean-Marie
Le Pen reste dans l’histoire comme celui d’un politicien à courte vue dont
l’existence s’est terminée sur une incroyable « opération gâchis ».
22 août 2015
Complément : A la suite de la mésaventure du professeur R. Fabre, il ne s’est plus trouvé, en France comme à l’étranger, aucun tribunal pour ordonner une enquête médico-légale concernant une quelconque « chambre à gaz » ou des « ruines de chambre à gaz ». Les tribunaux ont alors, en fait, observé deux principes établis dès 1945 par les Alliés victorieux dans les articles 19 et 21 du Statut du Tribunal militaire international de Nuremberg. L’article 19 prononçait en son début : « Le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l’administration des preuves ». Quant à l’article 21, il décrétait également dans sa première phrase : « Le Tribunal n’exigera pas que soit rapportée la preuve de faits de notoriété publique mais les tiendra pour acquis ». Quant aux ouvrages les plus érudits portant sur le Struthof, aucun d’entre eux ne mentionne les conclusions auxquelles est parvenu le professeur R. Fabre ; le rapport du professeur a lui-même disparu des archives de la Gendarmerie et de la Justice militaire (entreposées à Meaux) mais ses conclusions nous sont connues grâce au contenu d’une pièce signée de trois médecins, les docteurs Simonin, Piédelièvre et Fourcade (carton I, pièce 96 B).
Complément [dans Rivarol du 3 septembre 2015, p. 12,
une chronique d’Hannibal sous le
titre de « Ratier, Le Pen : la fin d’une ère »]
Premier extrait d’Hannibal
: « [A propose de Radio Courtoisie] Puis, Lesquen m’ayant viré pour avoir
invité Robert Faurisson, Ratier me succéda. Aujourd’hui, Lesquen me demande de
lui succéder. Je vais accepter. Je ne parlerai pas de chambres à gaz, voilà
tout, ce n’est plus la peine : tout ce qui est à la fois honnête et
intelligent en France sait à quoi s’en tenir sur la question.
Second extrait d’Hannibal :
« […] les chambres à gaz ne sont pas un détail. D’être capable de dire ce
que l’on pense à leur égard est la pierre de touche de la capacité à maintenir droite
la doctrine face aux pressions du système. Je répète depuis près de vingt ans
que Le Pen a choisi une mauvaise tactique : on pouvait soit, à la Mégret,
ne pas parler de la chose, pour tenter de contourner l’obstacle et parvenir au
pouvoir en catimini (mais est-ce possible de n’en point parler lorsque les
journalistes vous posent sans cesse des questions sur le sujet et qu’un silence
est considéré comme un aveu et un quasi-blasphème ?), soit mettre les
pieds dans le plat : la demi-mesure d’en parler sans en parler vraiment
revenait à s’enfermer dans la réprobation générale sans tenter la rupture de
l’adversaire. Je pense que cela fait partie des roueries discutables de
Jean-Marie.