L’Américain Fritz Berg maintient qu’il
n’existe aucun document signalant que le Zyklon est explosif. Il se trompe,
comme le prouve le document NI-9912 (« NI » signifie « Nuremberg, Industrialists »).
Ce document, qui provient des archives
des procès de Nuremberg, porte le titre de Richtlinien
für die Anwendung von Blausäure (Zyklon) zur Ungeziefervertilgung (Entwesung),
c’est-à-dire « Directives pour l’utilisation d’acide cyanhydrique (Zyklon)
pour l’extermination de la vermine (désinfestation) ». Les Alliés l’ont
enregistré le 21 août 1947. Il ne porte pas de date parce qu’il s’agit d’une
sorte de prospectus de quatre très grandes pages divisées en quatorze sections,
le tout sur huit colonnes. Ce prospectus de la firme DEGESCH (Deutsche Gesellschaft für
Schädlingsbekämpfung ou Société allemande pour la lutte contre la vermine)
paraît avoir été affiché sur des murs aux endroits où l’on procédait aux
opérations de désinfection ou de désinfestation avec du Zyklon. Dans la toute
première colonne une section est intitulée « Explosionsgefahr »
ou « Danger d’explosion » ; comme le veut l’usage en pareil cas,
sont indiquées les limites dans lesquelles, en
principe, existe ce danger et celles dans lesquelles, aussi en principe, il n’existe pas. Les fabricants ne cachent rien
des dangers et des complications dans l’utilisation de leur produit.
Personnellement, j’avais trouvé mention
de ce document en lisant la première édition du gros ouvrage de Raul Hilberg The
Destruction of the European Jews (1961 ; édition de 1967,
Quadrangle Books, Chicago, p. 567, n. 55, reproduit en 1985 dans la note 70 de
la page 886 de la « Revised and Definitive Edition » – Holms &
Meier, New York et Londres – du même ouvrage). Bien que Hilberg ne fournît aucun
extrait ni aucun détail de NI-9912 mais seulement son titre, j’ai pu trouver le
document lui-même au Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) de
Paris, que je fréquentais assidûment depuis le début des années 1960 jusqu’au commencement
de 1977, quand je fus exclu sous la menace du sieur Meram, d’être éjecté par la
force si j’y remettais les pieds. Pour la traduction de NI-9912, voyez soit les
pages 165-178 de mon Mémoire en défense contre ceux qui
m’accusent de falsifier l’Histoire / La Question des chambres à gaz,
Paris, la Vieille Taupe, 1980, XXIV-280 p., soit Traduction du document NI-9912 de
Nuremberg à la date du 1er
janvier 1977 dans le blog qui porte mon nom.
Gazer au HCN des lieux ou des objets
n’était pas une sinécure. Gazer au HCN un être humain, comme on le faisait aux
Etats-Unis, était bien plus compliqué et périlleux. Gazer au HCN des foules
humaines sans se cyanurer soi-même aurait relevé de la quadrature du cercle.
Jamais je n’ai pu obtenir qu’on m’explique comment, techniquement, un tel
meurtre de masse aurait été possible, ne fût-ce qu’une seule fois et, à plus
forte raison, comment cette opération aurait été possible des milliers de fois,
surtout dans des bâtiments de crémation !
Depuis la fin des
années 1970 j’ai beaucoup exploité le contenu de ce document NI-9912 (ainsi que
du document NI-9098, traitant également de l’emploi de l’acide cyanhydrique)
dans mes publications et mes conférences, notamment lors d’une réunion
organisée à New York par Fritz Berg lui-même ; peu auparavant il m’avait
reçu à son domicile avec sa mère à ses côtés.
Combinant les riches données de ce
document avec le résultat de ma découverte, le 19 mars 1976, au Musée d’Etat
d’Auschwitz, des plans de construction des cinq
crématoires d’Auschwitz et de Birkenau
(plans gardés cachés sur les lieux depuis la fin de la guerre !), j’ai été
à même de démontrer l’inanité de la « confession » de Rudolf
Höss, l’un des trois
commandants successifs du camp d’Auschwitz-Birkenau. Selon lui, quand les cris
des victimes avaient cessé dans la « chambre à gaz », un appareil de
ventilation était « immédiatement » (sofort) mis en marche et les membres de « l’équipe
spéciale » (Sonderkommando)
entraient et régulièrement démêlaient jusqu’à 2000 cadavres les uns des autres.
Ainsi le veut le récit de R. Höss. « Bei
Leichenschleppen aßen sie oder rauchten » : « En traînant et
sortant les cadavres ils mangeaient ou fumaient ». Autrement dit, ils ne
portaient pas même de masques à gaz ni ne craignaient de causer une explosion.
Du pur roman ! Vu les dimensions de ce qui, en réalité, n’était , selon
les plans que j’avais découverts que de simples « Leichenkeller » (dépositoires [semi-enterrés] pour les
cadavres), le gaz n’aurait pas été nécessaire puisque 2000 personnes tassées
dans un espace de 70m x 30m se seraient rapidement asphyxiées. Dans mon Mémoire
en défense …, la pièce annexe n° 13, susmentionnée, était présentée
dans les termes suivants : « Le document NI-9912 : il anéantit
tous les prétendus témoignages, sans exception, sur l’emploi du Zyklon B pour
tuer des êtres humains ».
Installer
dans un crématoire une « chambre à gaz » fonctionnant avec un gaz
présentant un risque d’explosion (Explosionsgefahr)
aurait été le comble de la sottise et de la folie. Voyez, par exemple, le crématoire-I,
celui d’Auschwitz-I : il ne s’y trouvait pas la moindre séparation entre
la pièce contenant les fours et l’espace qu’on ose qualifier de « chambre
à gaz », un espace qui, en réalité, était un dépositoire pour cadavres (Leichenhalle) plus tard transformé en un
abri anti-aérien pour l’infirmerie hospitalière des SS (Luftschutzbunker für SS Revier). Ajoutons qu’à la fin du prétendu
gazage des victimes, le gaz chassé par l’appareil de ventilation aurait vite
fait d’atteindre, à une vingtaine de mètres de là, ledit SS Revier : tous les SS présents et le personnel hospitalier
auraient été gazés !
Enfin, supposons un instant que la Leichenhalle (dans le cas d’Auschwitz-I)
ou les Leichenkeller (dans le cas
des crématoires II et III de Birkenau) aient servi jour et nuit pour gazer de
malheureuses victimes, peut-on nous dire où les Allemands auraient, en plus, entreposé quotidiennement les cadavres de civils ou de soldats qu’il fallait
incinérer ? Que seraient des crématoires dépourvus de pièces pour y
entreposer les cadavres en attente de crémation ?
Je suis au regret de ne pouvoir
présentement en dire plus sur le sujet. Le temps me manque. A 86 ans, un
cardiaque qui doit s’improviser le garde-malade de son épouse âgée de 83 ans et
qui doit affronter six procès à la fois n’a que peu de temps devant lui. Si,
contre mon gré, j’ai été conduit à rédiger ce texte, c’est que je souhaite que
Fritz Berg cesse de contester des faits vérifiables et mette fin à ses attaques
et à ses injures contre Fred Leuchter, Fredrick Töben et, à un moindre degré,
contre Germar Rudolf. Et, ensuite, peut-être pourrait-il aussi cesser ses
attaques et ses injures contre ma propre personne !
9 juillet 2015
PS :
F. Berg ne craint pas
d’affirmer que, si les Allemands avaient voulu tuer massivement les juifs, ils
disposaient d’un moyen : leurs vastes hangars pour la désinfection de
locomotives ou de wagons. Il se trompe. Il aurait dû se rappeler que tuer un
être humain avec du Zyklon ou du HCN ne présente certes pas en soi de grandes difficultés tandis que – c’est une toute autre affaire – entrer dans un enclos
pour aller y manipuler et sortir de là un seul cadavre tout imprégné de gaz
cyanhydrique (ou, comme le veut le récit conventionnel de
« l’Holocauste », des centaines ou des milliers de cadavres
empoisonnés) serait suicidaire. J’ai tant traité du sujet et j’ai si souvent
expliqué pourquoi les chambres à gaz des pénitenciers américains sont
nécessairement très compliquées que je n’y reviendrai pas ici. Dans le blog qui
porte mon nom on trouvera en anglais, à la date du 19 septembre 2009, un bref résumé de mon argumentation.
Ci-dessous, une page du magazine américain Life (22
décembre 1947) nous montre, dans sa seconde partie, le résultat désastreux
d’une opération de fumigation par HCN, qui a été mal conduite.