Aujourd’hui il est
enfin admis par tous que ce sont les Soviétiques et non les Allemands qui ont
commis le massacre d’environ 22 000 officiers polonais, non seulement dans la
forêt de Katyn près de Smolensk mais aussi à Kosielsk, Starobielsk et
Ostachkov. (Au procès de Nuremberg, il a surtout été question de Katyn).
Sur ce point
d’histoire, on a donné raison aux révisionnistes et la vérité a donc été
finalement rétablie.
En revanche, on tend à
continuer de nous mentir sur deux points d’importance.
D’abord, on veut nous
faire croire qu’au procès de Nuremberg (1945-1946), ce sont seulement les
Soviétiques qui ont eu l’aplomb d’accuser les Allemands de ce meurtre de masse.
Or la vérité est que l’acte d’accusation, avec sa mention du crime perpétré à
Katyn par les Allemands, portait les signatures à la fois et successivement des
Français (en premier lieu !), des Américains, des Britanniques et des Soviétiques
(en dernier lieu !).
Ensuite et surtout,
pour continuer à minimiser la responsabilité des Alliés dans l’affaire,
certains aujourd’hui font valoir que, dans le jugement prononcé le 30 septembre
et le 1er octobre 1946, le nom même de « Katyn » n’apparaît pas, ce
qui est exact. Mais, ainsi qu’on pourra le constater plus loin, il n’en demeure
pas moins que les juges de Nuremberg ont implicitement
attribué le crime de Katyn aux Allemands du début à la fin du procès et
cela grâce, en particulier, au subterfuge offert par un article du Statut,
l’article 21 ; ledit article déclare
qu’on considérera « comme preuves authentiques les documents et rapports [...]
dressés par les Commissions établies dans les divers pays alliés pour les enquêtes
sur les crimes de guerre » imputés aux vaincus ; autrement dit, du seul fait
qu’une Commission soviétique eût conclu que le crime de Katyn était allemand,
il s’ensuivait que personne n’avait le droit de remettre en question la
culpabilité des Allemands.
En résumé, les Russes
n’ont pas été les seuls à se déshonorer par le mensonge de Katyn ; les
Français, les Américains et les Britanniques ont eu, eux aussi, leur pleine
part de ce déshonneur. Et aujourd’hui les historiens qui viennent prétendre que
les juges de Nuremberg n’ont pas attribué aux Allemands le crime de Katyn font,
à tout le moins, preuve de légèreté.
Pour ma part, j’ai,
dans le passé, traité de « Katyn à Nuremberg » dans une étude du 1er
août 1990 qu’on trouvera soit à http://robertfaurisson.blogspot.fr/2010/12/katyn-nuremberg.html,
soit dans la Revue
d'histoire révisionniste d’août-octobre 1990, p. 138-144, soit
dans mes Ecrits révisionnistes
(1974-1998), p. 1130-1136. Dans cette étude, qui remonte à plus de vingt
ans, je précisais déjà que le crime de Katyn n’était pas mentionné dans le
jugement. Mais cette absence de mention n’était évidemment pas pour absoudre
les Allemands. Si tel avait été le cas, les médias du monde entier auraient
retenti de la nouvelle. La raison de cette abstention des juges tient à la
spectaculaire humiliation subie par les procureurs soviétiques et par le
président Lawrence venu au secours de ces derniers quand ils ont voulu, les 1er
et 2 juillet 1946, soit trois mois avant le verdict, démontrer la culpabilité
allemande. Leur tentative s’était soldée par un fiasco : 1) les
interrogatoires des accusés allemands auxquels on imputait le massacre avaient
tourné à la confusion des Soviétiques, 2) les avocats allemands avaient su
passer à l’attaque, 3) les procureurs soviétiques, battant en retraite, en
avaient été réduits à piteusement invoquer l’article 21 du Statut et 4)
Lawrence les avaient suivis sur ce terrain, ce qui avait eu l’inconvénient de
mettre en évidence que cet article 21 avait pour fonction de permettre aux
accusateurs et aux juges d’affirmer n’importe quoi sans apporter de preuve. On
comprend que dans de telles conditions le président Lawrence et les autres
membres du tribunal n’allaient pas trois mois plus tard parler de Katyn dans
leur délibération et dans leur jugement.
Ce qu’on peut et même
ce qu’on doit dire, c’est que, du lever au baisser de rideau de la mascarade
judiciaire de Nuremberg, le crime de Katyn a été attribué aux Allemands par l’unanimité des juges. Ce crime de masse
leur a été trois fois attribué :
d’abord par la promulgation du Statut avec son article 21, puis dans l’acte
d’accusation et, enfin, au terme des deux audiences du 1er et du 2
juillet 1946 avec le rappel confirmé dudit article, véritable deus ex machina
de l’entier spectacle.
Répétons-le
: tous les Alliés (et non pas seulement les Soviétiques),
à commencer par les Français, avaient
signé l’acte d’accusation faisant des Allemands les responsables du massacre de
Katyn. En outre, tous les Alliés (et non
pas seulement les Soviétiques) ont considéré comme « preuve authentique »
le document et rapport URSS-054 établissant que les « fusillades » de Katyn
avaient été accomplies au cours de l’automne 1941 par le régiment du génie
allemand 537. A lui seul cet article 21 a permis aux Alliés de conclure et
d’établir sans autre forme de procès que ce document signé d’une Commission
soviétique était incontestable. (Soit
dit en passant, siégeait dans cette commission le métropolite Nicolas, qui
avait signé, avec le biologiste Trofim Lyssenko, futur faussaire de renom, le
document ou rapport URSS-008 attestant de ce qu’il y avait eu au camp de concentration
d’Auschwitz des chambres à gaz homicides, quatre millions de morts, etc.).
Si l’on regroupe en un
tout les seuls articles 19 et 21 du Statut, on s’aperçoit que les accusateurs
et les juges de Nuremberg disposaient là d’une arme absolue qui
permettait à ces derniers 1) de se dispenser des « règles techniques relatives
à l’administration des preuves », 2) d’appeler « preuve » ce qu’ils
estimeraient, eux, personnellement, avoir « valeur » de preuve, 3) de tenir
pour acquis ce qu’ils estimeraient être « de notoriété publique » et qui, en
fait, était essentiellement la somme des inventions de leur propagande sur la «
barbarie allemande ». En bon français et
pour parler comme tout le monde, au procès de Nuremberg, les vainqueurs
pouvaient se dispenser de prouver les accusations qu’ils portaient contre le
vaincu. Ils ont largement tiré profit de ce honteux privilège et, en fin de
compte, leur mensonge de Katyn n’aura été que l’un de leurs plus gros
mensonges, tous littéralement déclarés incontestables ;
en France, quarante-cinq ans plus tard, le 14 juillet 1990, allait paraître au Journal officiel la loi
socialo-communiste Fabius-Gayssot qui, depuis lors, rend incontestable ce type de mensonges sous peine de prison et de
lourdes sanctions financières.
Quant
aux historiens, il est temps qu’ils cessent de faire valoir l’absence de toute
mention du crime de Katyn dans le texte du jugement de Nuremberg puisque, aussi
bien, tout au long du procès, les juges ont été unanimes pour attribuer ce
crime aux Allemands.
Pour reprendre le mot
célèbre d’un haut magistrat américain, le « procès » de Nuremberg a bien été
une high-grade lynching party (« une
opération sophistiquée de lynchage ») montée par des vainqueurs ivres d’une
puissance sans frein contre un vaincu saigné à blanc et réduit à une totale
impuissance (voy. « Les Victoires du révisionnisme – suite »).
On n’imagine personne
qui, en toute connaissance de cause, accepterait d’être jugé par un tribunal
comparable à celui du « Procès des grands criminels de guerre devant le
Tribunal militaire international de Nuremberg ».
NB
: Des révisionnistes (voy., par exemple, Historische
Tatsachen n° 48 de 1991) ont écrit qu’après
la guerre des soldats et des officiers allemands ont été condamnés à mort par
un tribunal de Leningrad pour le crime de Katyn et pendus. Noms, dates et
précisions ont été fournis. Mais, personnellement, je n’ai pas enquêté sur le
sujet et je ne puis donc confirmer, infirmer ou corriger cette assertion. Les
auteurs ne fournissaient pas le texte intégral du jugement en question, qu’il
faudrait retrouver pour se prononcer en toute connaissance de cause.
20 avril 2012