« Robert Faurisson et le Consensus Mind Reading de Raul Hilberg » : cette étonnante vidéo est signée de Soraj (avec un « j »).
On
le sait, le juif américain Raul Hilberg (1926-2007) est unanimement tenu
pour représenter la plus haute autorité en matière d’histoire de « l’Holocauste ».
Son œuvre majeure s’intitule The Destruction of the European
Jews. En 1961, dans la première édition de son ouvrage, à la page 177,
il avait osé écrire qu’il avait existé deux ordres de Hitler d’exterminer
physiquement les juifs mais, curieusement, à l’appui d’une affirmation
aussi péremptoire il n’avait fourni aucune référence, aucun libellé de ces
ordres, aucune date.
Par la suite, dans la première
moitié des années 1980, il avait reconnu que « Faurisson et d’autres »
l’avaient obligé à s’engager dans de nouvelles recherches. Il avait
exactement déclaré :
Je dirai que, d’une certaine manière, Faurisson et
d’autres, sans l’avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont soulevé des
questions qui ont eu pour effet d’engager les historiens dans de nouvelles
recherches. Ils nous ont obligés à rassembler davantage d’informations, à
réexaminer les documents et à aller plus loin dans la compréhension de ce qui
s’est passé (propos recueillis par Guy Sitbon in « Les Archives de l’horreur », Le Nouvel
Observateur, 3-9 juillet 1982, p. 71 A).
De ses nouvelles recherches qui,
comme il l’admet, lui ont été inspirées par « Faurisson et d’autres »,
R. Hilberg allait finalement conclure qu’on ne trouvait décidément aucune
preuve de l’existence d’un ordre d’exterminer les juifs. Selon sa nouvelle
thèse, il n’y avait eu aucun ordre en ce sens, aucun programme, aucun
budget, aucune instruction écrite : RIEN. Sa nouvelle explication était la
suivante : au sein de cette partie de la « vaste bureaucratie »
allemande qui était en charge du règlement de la question juive, il s’était
lentement produit une évolution spontanée consistant, pour ce qui était de la
destruction physique des juifs, à remplacer l’écrit par l’oral et, du coup, ces
bureaucrates s’étaient mis à prendre et à communiquer entre eux leurs funestes
décisions « par une incroyable rencontre des
esprits, une transmission de pensée consensuelle » (« by an incredible meeting of
minds, a consensus-mind reading »).
C’est de cette aberrante explication
que l’ingénieux Soraj a entendu se moquer en procédant à la confection d’une
vidéo de son cru où il a savamment combiné des extraits de trois sources
audiovisuelles : 1) la vidéo réalisée en octobre 2010 et publiée en septembre
2011 par Paul-Eric Blanrue où la parole est donnée à « Un homme : Robert Faurisson » ; 2) la vidéo « Historiascopie » du 11 novembre 2014 où l’on
entend Mérée Drante ponctuer de rires ou de moqueries la lecture par R.
Faurisson de certains extraits de La Destruction des Juifs d’Europe
dans
sa seconde version, celle de 1985 ; 3) des bribes de la série
américaine Hogan’s Heroes (1965-1971) où, en Allemagne, dans
un camp de prisonniers de guerre, le « malin » colonel
américain Robert Hogan se paie la tête de ses gardiens teutons : l’incompétent
colonel Klink et l’inepte sergent Papa Schultz.
Soraj
mérite nos compliments : par un véritable tour de force vidéoscopique et
en n’utilisant que d’authentiques citations il est parvenu à nous convaincre que
le plus prestigieux des historiens de « l’Holocauste » en a été
réduit, pour expliquer sa thèse de l’extermination des juifs, à des
expédients tout juste dignes de Papa Schultz et du colonel Klink, tous
deux si bêtes mais si convaincus de leur propre intelligence et de leur
propre sens de « la transmission de pensée consensuelle » (voyez les
impayables mimiques).
Or,
répétons-le, pas un historien de la prétendue destruction des juifs d’Europe ne
jouit, encore aujourd’hui, d’un prestige comparable à celui de R. Hilberg.
Ce dernier
entendait servir l’histoire mais, en réalité, à force de spéculations fumeuses
et irrationnelles, il aura ouvert la voie à une croyance de nature religieuse.
En ce sens, il aura été à la source de cette « religion de l’Holocauste »,
qui aujourd’hui dicte sa loi et paralyse chez trop d’auteurs la recherche de la
simple exactitude historique.
Mais cette loi
et cette paralysie n’auront qu’un temps. A bien des signes déjà on note que la
foi en « l’Holocauste » tend à se perdre chez les historiens. Prochainement je le démontrerai
dans une analyse portant sur le 70e anniversaire de la
« libération d’Auschwitz » et, en particulier, sur une étonnante
livraison du journal Le Monde, celle du 28 janvier 2015.
Intitulée « Auschwitz à l’épreuve des générations », elle contient un
éditorial alarmant contre « les négationnismes » et un ensemble de
quatorze articles répartis sur dix pages mais où le mot de « gaz »
n’apparaît qu’une seule fois dans des flots de rhétorique purement verbale. La
semaine précédente, parmi d’autres articles holocaustiques, celui de Maurice
Lévy, président du groupe Publicis, se signalait par l’inquiétude du personnage
devant la levée d’un « tabou » (sic) qui protégeait les juifs
(« Face à l’antisémitisme, le choix du départ doit rester
personnel », 21 janvier 2015, p. 12). Pour lui, l’antisémitisme avait
disparu à la fin de la Seconde guerre mondiale avec la découverte de « la
Shoah » mais il avait ensuite repris vie, sous une forme nouvelle, au
début des années 1980 avec le « négationnisme » (allusion, une fois
de plus, dans l’honorable journal, à sa « bourde monumentale » ayant
consisté à publier Faurisson).
« Le roi de la pub » nous le dit en sa prose : « […] la
seconde guerre mondiale et la Shoah débouchèrent sur un consensus social et un
tabou. Ce dernier a perduré jusqu’aux années 1980, avant de se fracasser [sic]
sur la diffusion des thèses négationnistes. Un nouvel antisémitisme libéré
s’est alors engouffré dans la brèche ; celui d’une minorité de jeunes
issus de l’immigration ».
Comme il m’est
arrivé de l’écrire, « il y a décidément de plus en plus d’eau dans le gaz
et de mou dans la corde à nœuds ». S’il revenait à la vie, R. Hilberg n’en
serait peut-être pas tellement surpris. En 1985, lors d’un procès long de sept
semaines intenté à Toronto au révisionniste Ernst Zündel, il s’était exprimé en
expert au nom de l’accusation : mal lui en avait pris. Les experts
révisionnistes, dont la compétence avait étonné la presse canadienne, l’avaient emporté haut la main. A telle
enseigne que, trois ans plus tard, en 1988, lors d’un nouveau procès intenté au
même Zündel, R. Hilberg à nouveau sollicité avait
refusé de revenir à la
barre. L’avocat de Zündel, Doug Christie, le « Battling Barrister »,
avait exigé et obtenu communication de la lettre de refus, une lettre
édifiante : R. Hilberg y confessait sa peur d’affronter une nouvelle fois
« Faurisson et d’autres ».
Le « total
échec » du plus prestigieux historien de « l’Holocauste » ne fait
qu’annoncer le « total échec »,
qui surviendra tôt ou tard, de la doctrine de « l’Holocauste »
lui-même.
5 avril 2015