Du jamais vu. Du jamais
lu dans les colonnes du Monde. Une première. Un article de
deux pages pleines à ras bords d’injures, d’insultes et de calomnies. Sans
preuves et sans arguments à l’appui du réquisitoire. Le sujet : les prétendues
chambres à gaz. La cible : ma propre
personne. L’article date du 21 août 2012. Il s’intitule : « 29 décembre 1978 : Le jour où Le
Monde a publié la tribune de Faurisson », ce qui, de
façon déroutante, nous ramène soudain à près de trente-quatre ans en arrière.
Il est signé d’Ariane Chemin et de Raphaëlle Bacqué mais, dans la livraison du
lendemain, on nous fera savoir qu’il n’est en réalité que d’Ariane Chemin. Le
sens général du factum est le suivant : il y a près de trente-quatre ans,
le 29 décembre 1978, Le Monde aurait commis une
« bourde monumentale » : en publiant la tribune de Faurisson sur
« le problème des chambres à gaz », il a mis l’individu « sous
les feux de la rampe » ; à l’époque, les journalistes Bruno Frappat
et Jean Planchais ont péché par « maladresse » et se sont « fait
piéger » ; les intolérables propos de Faurisson ont certes été
accompagnés de répliques préalablement mises au point par des historiens tels
qu’Olga Wormser-Migot et Georges Wellers, mais ces répliques n’ont pas fait le
poids « face aux sophismes d’un dialecticien retors ».
Le sens et les raisons d’un pareil article
Le lecteur doit, je
suppose, se demander quelle mouche a bien pu piquer les responsables de ce
journal pour que soudain, en 2012, le besoin leur ait pris de revenir ainsi,
apparemment sans raison, sur un lointain passé et pour remettre en pleine
lumière un personnage qui, de leur propre aveu, n’aurait jamais dû être mis
« sous les feux de la rampe ». Aujourd’hui les deux premiers
responsables du Monde sont respectivement le banquier Louis Dreyfus,
« président du directoire, directeur de la publication » et le
journaliste financier, Erik Izraelewicz, « directeur du Monde,
membre du directoire, directeur des rédactions ». Tous deux étaient payés
pour savoir que, depuis 1978-1979, leur journal se voit reprocher d’avoir un
jour donné la parole à Faurisson et de lui avoir ainsi conféré une sorte
d’honorabilité. Depuis près de trente-quatre ans le plus prestigieux titre de la
presse française traîne ainsi le boulet d’un péché capital. Or, il y a neuf
mois, les deux hommes ont aggravé le cas de leur journal : le 22 décembre
2011, en première page, ils ont publié
un « éditorial » intitulé « Les lois mémorielles ne servent à rien. Hélas ! ». On
imagine sans peine la stupeur des « chasseurs de nazis », des pourfendeurs
du négationnisme et d’une foule de délateurs professionnels attachés de toutes
leurs fibres à ces lois d’exception et, en particulier, à la première d’entre
elles, la loi Fabius-Gayssot. Mais il y a plus grave encore dans le contenu de
cet éditorial. Certes les « négationnistes » y sont dénoncés comme
des individus ayant « ignoblement réécrit » le passé pour qu’il fût
« nié » mais voilà qu’on peut également y lire un constat renversant :
« Depuis le vote de ces lois [mémorielles], négationnistes et théoriciens
du complot ont pignon sur rue comme jamais grâce notamment à Internet » (http://robertfaurisson.blogspot.fr/2011/12/au-cadran-de-lhistoire-il-est-minuit.html).
On pouvait le constater mais il ne fallait surtout pas le dire ! Ce qu’il
convient de dire et de répercuter à tous les échos, c’est que les
« négationnistes » sont quantité négligeable, qu’ils ont été
« réduits à néant » (Ariane Chemin) et qu’ils n’existent pour ainsi
dire plus. Quelle idée d’aller écrire qu’ils « ont pignon sur rue »
et même « comme jamais » ! Sans compter cette mention d’Internet
grâce auquel on peut aller consulter leurs innombrables sites !
D’ailleurs, quelques jours plus tard, Serge Klarsfeld a répliqué que ces lois
étaient « indispensables » et que les « négationnistes »
étaient en fait réduits au silence précisément par une « loi mémorielle ».
En propres termes il a répondu : « Cette loi, arme contre l’antisémitisme, a muselé l’historien Robert
Faurisson et ses émules, sauf sur Internet où les opinions exprimées en ce
sens n’ont pas à être plus prises en considération que les lettres
anonymes » (« Oui, les lois mémorielles sont indispensables »,
Le Monde, 4 janvier 2012, p. 18). Soit dit en passant, au lieu de
nous faire le coup du mépris d’Internet et de ceux qui en usent, S. Klarsfeld
serait bien inspiré de relire la célèbre fable de La Fontaine sur
« Certain Renard gascon, d’autres disent normand » qui, incapable
d’atteindre les raisins convoités, trouve la parade : « Ils sont trop
verts, dit-il, et bons pour des goujats. » Mais, pour en revenir au
journal, un élément essentiel est à prendre en considération pour expliquer la
nervosité extrême des uns et des autres : le dogme des prétendues « chambres
à gaz » est en train de prendre l’eau.
Les historiens le
savent mais le grand public l’ignore – sur le plan historique et
scientifique, les chambres à gaz sont en perdition : il n’y a plus
personne pour tenter de démontrer leur existence. Robert Jan van Pelt, le dernier
historien, le dernier des Mohicans juifs à vouloir prouver l’existence de
« chambres à gaz » à Auschwitz, a capitulé le 27 décembre 2009
(« A case for letting nature take back Auschwitz »,
Toronto Star). Du coup les révisionnistes donnent
l’impression de pavoiser et les religionnaires de « l’Holocauste »
sentent que la clé de voûte de leur édifice de mensonges est en passe de se
désintégrer. Que peuvent bien faire
les tenants de la religion de « l’Holocauste » quand s’annonce pareil
désastre ? Dans les écrits holocaustiques les plus récents les chambres à gaz
n’apparaissent plus qu’à peine. Elles sont encore mentionnées mais comme par
l’effet d’un automatisme stylistique. Elles n’ont pas plus d’existence réelle
que le corps artificiellement conservé « en vie » d’Ariel Sharon à
Jérusalem depuis six ans.
Pour ces gens que
tenaillait leur impuissance à endiguer le flot révisionniste, les seules
solutions qui leur restaient étaient 1) de soutenir plus que jamais la
répression judiciaire contre les révisionnistes traités en général de
« négationnistes », 2) d’accentuer aussi bien la propagande
médiatique du Shoah-Business que le bourrage des crânes à l’école, au lycée, à
l’université sans oublier la multiplication, aux frais du trésor public, des
pèlerinages à Auschwitz et autres lieux saints du culte holocaustique, 3) de recourir contre les révisionnistes en personne aux arguments ad hominem et d’entasser ragots,
sornettes, calomnies et diffamations, 4) d’insulter et d’injurier tout simplement ces mêmes révisionnistes au
lieu d’entrer dans une discussion et
de fournir sources, preuves ou arguments car, sur ces terrains-là, les
révisionnistes se sont révélés imbattables.
Pour sa part, Le Monde
décide de frapper fort et au-dessous de la décence. Pour rattraper ses erreurs,
il va aller aussi loin que possible dans les pratiques d’une presse à scandale
quand celle-ci a décidé de « se payer » une célébrité quelconque. Et
c’est ainsi qu’en la circonstance ce genre de basse besogne va être confié non
pas à un historien ou à un journaliste frotté d’histoire mais à une journaliste
people, une protégée de Louis
Dreyfus, Ariane Chemin. Les titres de gloire de la jeune cinquantenaire sont,
d’une part, un petit ouvrage, La Nuit du Fouquet’s, rédigé avec
Judith Perrignon, édité en 2007 par Fayard et, d’autre part, un livre, Les
Strauss-Kahn, rédigé avec sa collègue du Monde R. Bacqué, édité en
2012 par Albin Michel. Le résultat en sera essentiellement un portrait de la personne de Faurisson ; révérence
gardée, le lecteur du journal aura droit à ce que Céline appelait un « portrait au caca fumant ». A
l’avenir, ceux qui continueront de reprocher au journal de s’être commis avec
un « faussaire de l’Histoire » se verront opposer cette pièce
d’Ariane Chemin, ce factum qui est d’une telle densité dans l’injure, l’insulte
et la calomnie qu’il constitue une première dans
toute l’histoire du Monde, de décembre 1944 à nos jours. En 1977, Pierre
Viansson-Ponté s’était bien laissé aller à ce genre d’exercice dans des
articles antirévisionnistes intitulés « Le Mensonge » et « Le
Mensonge (suite) » mais encore avait-il tenté d’analyser un texte précis
et d’apporter des arguments à l’appui de ses critiques. D’ailleurs en pure
perte, car il n’avait de son sujet qu’une connaissance approximative.
Mon lecteur trouvera
plus loin une esquisse du malodorant portrait. En attendant, afin de respecter
l’ordre chronologique du récit, il me faut d’abord évoquer la visite que la
journaliste m’a rendue vingt jours avant la parution de son article. Par
ailleurs, pour les besoins d’un rappel du contexte historique, je m’attarderai
assez longuement sur le cas de l’historien américain Raul Hilberg ; comme
on le verra, c’est une soudaine réaction de la journaliste au cours de notre
entretien qui m’oblige ainsi à une digression étendue portant sur l’historien Number One de
« l’Holocauste ».
A sa demande, je consens à recevoir Ariane Chemin
Le 1er août
2012, à sa demande, j’accueille donc Ariane Chemin pour un entretien à mon
domicile. Je sais que son compte rendu sera nécessairement hostile mais je
décide de me prêter au jeu. J’ai mes raisons pour le faire.
Compte tenu de ce que
j’ai appelé ci-dessus ses « titres de gloire », je la soupçonnais de
ne rien savoir du révisionnisme et de mal connaître la thèse courante de
« l’Holocauste ». Sans doute appartenait-elle à la grande masse des
journalistes qui hésitent d’autant moins à traiter d’un sujet qu’ils ne l’ont
pas étudié ; tout au plus se contentent-ils de reproduire ce qu’en dit la
rumeur publique et d’ajouter leur sentiment particulier. Après tout, pour ces
bonnes personnes, est-il besoin de
lire de savants ouvrages pour savoir que le génocide des juifs, les chambres à
gaz nazies et la mort de six millions de juifs sont une réalité historique
qu’attestent en abondance preuves et témoignages ?
« Raul Hilberg ? Qui c’est çà ? »
Or, en ce 1er
août, grande va être ma surprise de découvrir qu’en réalité la journaliste que
je reçois est, sur le sujet de « l’Holocauste », d’une ignorance qui
n’est pas relative comme je le pensais mais abyssale. Je m’aperçois que Louis
Dreyfus m’a envoyé là une personne qui doit être la seule de ses plumes à
ignorer jusqu’au nom du plus prestigieux des historiens de
« l’Holocauste ». Lorsqu’au détour d’une phrase j’en viens à
prononcer le nom de Raul Hilberg, Ariane Chemin m’interrompt pour, le sourcil
froncé, me demander : « Qui c’est
ça ? ». Par la suite, l’entretien a vite fait de s’enliser. Exemple de
question posée : « Où étiez-vous et qu’avez-vous éprouvé quand vous
avez découvert que Le Monde vous publiait ainsi ? ». Elle aimerait
savoir quelles relations personnelles j’ai pu nouer avec des journalistes du Monde ;
elle me jette quelques noms en pâture mais je ne mords pas à l’hameçon. Je
crois comprendre qu’elle n’est venue me rendre visite que pour être en mesure
d’affirmer qu’elle m’a effectivement vu : il ne sera pas dit qu’elle a
consacré deux pages à la personne d’un homme qu’elle ne serait pas même allée
voir.
Je la conduis vers les
rayons de ma bibliothèque, là précisément où se trouvent différentes éditions
en anglais, en français et en allemand du grand livre de R. Hilberg, The
Destruction of the European Jews. Lui désignant du doigt quelques
passages de la version française et constatant son désarroi croissant à mesure
qu’avance la lecture, je lui dis : « Il me semble que ce que je vous lis
vous est insupportable ». Sa réponse fuse : « Tout à fait insupportable.
Je m’en vais ». Elle s’en va. La rattrapant, je lui propose de l’emmener à
la gare en voiture. « Pas question
! », me lance-t-elle. Or, en la circonstance, ce qui l’avait si fortement
indignée, ce n’était pas le discours d’un révisionniste mais celui du plus
officiel des historiens de « l’Holocauste » ! Arrivée, tout
sourire, à mon domicile (décrit comme un « coquet pavillon » alors
qu’il n’est ni « un pavillon » ni « coquet »), la naïve
messagère est repartie pour Paris l’estomac retourné.
A. Chemin indignée par… Raul Hilberg
Juif autrichien
installé aux Etats-Unis en 1939, R. Hilberg (1926-2007) est peu à peu devenu la
« référence mondiale », « incontournable » de l’histoire du
« génocide des juifs » (Wikipedia). Il a été professeur de relations
internationales à l’université du Vermont. En 1961, dans la première édition de
The Destruction of the European Jews,
il expliquait fort doctement que Hitler avait ordonné et organisé la
« destruction » totale des juifs. Selon lui, le Führer avait même donné
deux ordres en ce sens (p. 177), deux ordres dont, il est vrai, l’auteur
étrangement ne livrait, pour chacun, ni la date ni le libellé ! A en croire
notre prestigieux historien, du haut au bas de la hiérarchie allemande, tout
s’était ensuite déroulé le plus normalement du monde grâce à une impeccable
organisation et une totale obéissance aux ordres reçus. Encore aujourd’hui, le
grand public ajoute foi à ce genre d’explication qui, chez les historiens, ne
rencontre plus guère d’adeptes parce qu’elle ne peut s’appuyer sur aucun
document, pas même sur « le procès-verbal de Wannsee » (20 janvier
1942), où il n’est question que de déporter les juifs et non de les exterminer.
Cette thèse de 1961, Ariane Chemin l’aurait fort bien acceptée.
Mais le malheur veut
que, par la suite, R. Hilberg ait abandonné cette thèse sous l’influence, horresco referens, des découvertes dues
aux révisionnistes. Son retournement a été rendu public au début des années
1980 et il est imputable à la lecture de ceux qu’il appellera « Faurisson
et d’autres ». Le 29 décembre 1978, Le Monde, comme l’on a vu ci-dessus,
publiait une tribune intitulée : « LE TEXTE DE M. FAURISSON / “Le problème des chambres à gaz ou ‘la rumeur
d’Auschwitz’” ». Le 16 janvier 1979 s’ensuivait « Une
lettre de M. Faurisson ». Une formidable levée de boucliers accueillait
les propos de l’hérétique mais les arguments qu’on lui opposait alors ne
semblaient guère convaincre. Près de trente-quatre ans plus tard, A. Chemin en
fera l’aveu et, comme on l’a vu, elle s’en prendra particulièrement à B.
Frappat et, surtout, à J. Planchais, responsable de la rédaction. A leur propos
il lui viendra les mots suivants : 1) « [contre Faurisson] quelques lignes
de la rédaction, aussi résignées que maladroites » ; 2) « Drôle
de justification d’un journal qui semble déplorer le surgissement médiatique
d’un homme qu’il met lui-même, ce jour-là, sous les feux de la rampe » (or
n’est-ce pas là précisément ce que fait, à son tour, Ariane Chemin dans Le
Monde du 21 août 2012, mais, il est vrai, sans donner la parole à
l’accusé et sans même citer un seul des propos que je lui ai tenus au cours de
notre entretien ?) ; 3) « cette manière de donner la parole, le
même jour et dans la même page, à l’un (Faurisson) et aux autres (ses
adversaires) ; 4) « Comble de maladresse » ; 5) « Même
les guillemets semblent emprunter à la phraséologie révisionniste et ne sont
pas à la bonne place » ; 6) « Le Monde semble perdu »
à la suite de « cette bourde
monumentale ». Ariane Chemin aurait pu ajouter que le
« débat » avait pris fin dans les colonnes du Monde le 21 février 1979
avec une piteuse « déclaration d’historiens », lesquels,
au nombre de trente-quatre, dont Fernand Braudel, concluaient leur exposé en
ces termes : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a
été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. » La
dérobade était manifeste : j’avais montré que les prétendues chambres à
gaz étaient techniquement impossibles et j’avais en quelque sorte lancé un
défi : « Si, pour vous, elles sont techniquement possibles,
montrez-le-nous ! » La réponse des trente-quatre historiens avait
été, d’un seul cœur, celle du gendarme Pandore : « Circulez ! Y
a rien à voir ! On ne discute pas. C’est comme ça parce que c’est comme ça
».
Avant
cette fin de 1978 et ce début de 1979, de remarquables écrits de révisionnistes
tels que ceux de Maurice Bardèche, de Paul Rassinier et, surtout, de
l’Américain Arthur Robert Butz (respectivement à partir de 1948, 1950 et 1976)
avaient été étouffés par la grande presse mais là, après la timide apparition
d’une brochure révisionniste anglaise en 1976 et sa maladroite condamnation en
1977 dans Le Monde par P. Viansson-Ponté, le révisionnisme vient
soudain d’éclater au grand jour. Il faut dire que, pour la première fois dans
son histoire, j’ai ajouté à l’arsenal révisionniste habituel une argumentation
de caractère matérialiste, pour ne pas dire de police technique et
scientifique, s’appuyant en particulier sur une découverte que j’avais faite, le 19 mars 1976,
dans les archives du musée d’Etat d’Auschwitz : celle des plans de tous
les crématoires censés avoir contenu des « chambres à
gaz nazies ». Ces plans nous avaient été jusque-là cachés : en
fin de compte, ils révélaient que les prétendus abattoirs chimiques avaient été
d’inoffensifs dépositoires (Leichenhalle
ou Leichenkeller) faits pour y
entreposer les cadavres en attendant leur crémation et totalement inadaptés à
une quelconque opération de gazage homicide.
Pour
contrecarrer l’effet produit par ces deux textes de 1978-1979, la décision
est prise par Raymond Aron et François Furet, en accord avec Pierre
Vidal-Naquet, d’organiser contre ma modeste personne un grand colloque international à Paris. R. Hilberg
en sera la vedette. D’une durée de huit demi-journées, le colloque va se tenir
au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne du 29 juin au 2 juillet 1982. Je demande
d’y assister, quitte à prendre l’engagement de m’abstenir de toute
intervention. Les deux organisateurs, l’un après l’autre, d’abord F. Furet,
puis R. Aron me répondent : « Ce n’est pas négociable. Vous n’avez pas pignon sur rue »
et « C’est impossible ». Juste avant l’ouverture dudit colloque R.
Hilberg a été interrogé à Paris par Guy Sitbon à qui il a notamment déclaré
qu’il lui arrive de ne pas trouver « les preuves » qu’il recherche.
« Et vous avancez ? », lui demande le journaliste, de plus en plus
surpris par les réponses. C’est alors que R. Hilberg lui confie : « Je dirai que, d’une certaine manière,
Faurisson et d’autres, sans l’avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont
soulevé des questions qui ont eu pour effet d’engager les historiens dans de
nouvelles recherches. Ils nous ont obligés à rassembler davantage
d’informations, à réexaminer les documents et à aller plus loin dans la
compréhension de ce qui s’est passé. » (Guy Sitbon, « Les
archives de l’horreur / Un entretien avec Raul Hilberg », Le Nouvel Observateur, 3-9 juillet 1982,
p. 70-73, 75-77 ; p. 71). La métamorphose et le calvaire de R. Hilberg ne font
que commencer. Progressivement notre Américain va découvrir que
« Faurisson et d’autres » ont raison : il n’existe AUCUNE PREUVE d’une politique de « destruction des
juifs d’Europe » ni AUCUNE PREUVE de l’existence d’une arme de destruction
massive appelée « chambre à gaz » ou « camion à gaz ».
Au lieu de revoir sa thèse de fond en comble, R. Hilberg, dans une tentative
désespérée pour en sauver l’essentiel, va échafauder la plus délirante des explications.
Sept mois après son hommage aux révisionnistes, le voici qui se met à expliquer
que la destruction des juifs d’Europe a été spontanément organisée « par une incroyable rencontre des esprits,
une transmission de pensée consensuelle au sein d’une vaste bureaucratie »
(an incredible meeting of minds, a
consensus-mind reading by a far-flung bureaucracy). Il a prononcé ces mots
en février 1983, à New York, lors d’une conférence publique (George DeWan,
« The Holocaust in Perspective », Newsday,
23 février 1983, Part II/3). Le 16 janvier 1985, il est amené à confirmer ces
propos au procès du révisionniste germano-canadien Ernst Zündel à Toronto
(Transcription en anglais du procès, p. 846-848) ; il le fait sous serment lors
de son contre-interrogatoire mené avec mon assistance par Douglas Christie,
l’avocat de l’accusé Zündel. Quelques mois plus
tard paraîtra l’édition « revised
and definitive », en trois volumes, de The Destruction of the European Jews (New York, London, Holmes
& Meier, 1985, 1274 p.). Aux pages 54-55 et 62, l’auteur expose sa nouvelle
thèse qui, profondément différente de la première, constitue une sorte de
révolution. Pour en donner une idée au lecteur français, je vais ici en référer
à la traduction française du livre publiée par Gallimard en 2006, en trois
volumes et en 2412 pages ; il s’agit d’une « Edition définitive, complétée
et mise à jour » de La Destruction des Juifs d’Europe.
J’en citerai des fragments des pages 102-104 et 113 ; c’est la lecture de
ces fragments qui, le 1er août 2012, avait indigné la journaliste du
Monde. Je me permettrai d’en
souligner certains mots :
« Nous
sommes ici en présence d’une logique de l’évolution administrative, qui allait
devenir de plus en plus impérieuse. Au cours du processus [de destruction des
juifs], il arriva bien souvent aux bureaucrates de percevoir comme autant
d’obstacles les vieux principes de la procédure légale, avec toutes leurs
exigences. Ressentant le besoin d’agir sans contrainte, ils créèrent un
climat qui leur permit d’écarter progressivement le modus operandi du formalisme écrit. – La transition qui mena de
la législation publique à celui des opérations secrètes peut se figurer par
cette succession de stades » (p. 102-104).
Et là,
commençant par évoquer quatre premiers « stades » non secrets, tels que ceux de la
publication de lois ou de décrets concernant les juifs et dont personne, y
compris les révisionnistes, ne conteste l’existence, R. Hilberg va évoquer les
quatre autres « stades » parfaitement
secrets : ceux au cours desquels se serait accomplie la formidable
destruction physique de tout un peuple sur tout un continent. Enumérant les
quatre « stades » de ces « opérations
secrètes », il évoque 1) « des directives écrites non publiées »,
2) de « larges délégations de pouvoirs aux subordonnés, non publiées »,
3) des « directives et autorisations orales », 4) des
« accords implicites et généralisés entre fonctionnaires
aboutissant à des décisions prises sans ordre précis ni explications »
(p. 103). Autrement dit, tout d’un coup, l’historien ne peut plus invoquer un
seul document. On croit rêver. Où le professeur Hilberg a-t-il été pêcher tant
de découvertes qui viennent si opportunément remédier à l’absence complète de
documents ? Quelle est cette pêche miraculeuse ? Comment peut-il savoir que ces
merveilles, qu’il n’a pas vues, sont ici des « directives », là des
« délégations de pouvoirs », ailleurs des « autorisations »
et, plus loin, des « accords » ou des « décisions » ?
Comment peut-on déterminer ainsi le sens de documents qui n’existent pas sous
une forme vérifiable ?
La
suite nous mène sur les cimes de l’abstraction professorale où le commun des
mortels est pris de vertige. A cet instant R. Hilberg conclut en effet :
« En dernière analyse, la destruction des Juifs ne fut pas tant accomplie
par l’exécution de lois et d’ordres que par suite d’un état d’esprit, d’une
compréhension tacite, d’une consonance et d’une synchronisation » (ibid.) (a matter of spirit, of shared comprehension, of consonance and
synchronization). Est-ce là ce
qui s’appelle la musique des sphères (intellectuelles) ? R. Hilberg serait-il
un « abstracteur de quintessence » ?
Mais
il y a une suite à cette suite. Et elle est, si c’est possible, encore plus
forte de café. Ariane Chemin en est désarçonnée. Poursuivant sa course à
l’abîme, R. Hilberg écrit en effet : « Il n’y eut jamais
d’organisme central chargé de diriger et coordonner à lui seul l’ensemble
du processus. L’appareil de destruction s’étendit de tous côtés ; il était
diversifié et, avant tout, décentralisé » (p. 104). Et, pour en finir,
l’historien conclut : « Pour détruire les Juifs d’Europe, il ne
fut créé ni organisme spécial, ni budget particulier. Chacune des
branches [bureaucratie ministérielle, bureaucratie des forces armées, bureaucratie
de l’économie, bureaucratie du parti] devait jouer dans le processus un rôle
spécifique, et chacune trouver en elle-même les moyens d’y accomplir sa tâche »
(p. 113). Autrement dit, exit Hitler, exit Göring, exeunt Heydrich et le
« Procès-verbal de Wannsee », dont ne sont reproduits que quelques
fragments (p. 732).
Mais tout cela
n’empêchera pas Ariane Chemin, quelque vingt jours après notre rencontre,
d’invoquer contre moi l’autorité de « la traduction en français du grand
œuvre de Raul Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe »
(sic). Or, jusqu’à notre rencontre du 1er août, elle ne connaissait
ni le « grand œuvre » ni l’auteur et le peu que je lui en avais lu à
la fin de notre rencontre l’avait indignée au point qu’elle ne voulait plus
entendre parler du livre ni de l’homme.
Des bordées d’injures, d’insultes et d’insinuations
Du portrait qu’elle dresse de ma personne, je ne prélèverai ici que quelques
traits : de simples fragments, qu’il m’arrivera parfois de reproduire en
gras. Par moments – c’est le cas lorsque la journaliste recourt à une citation
– certains mots de son texte ne me visent qu’indirectement, mais ces mots ont
été choisis pour bien camper le décor et montrer que la dame n’est pas seule à
exprimer son dégoût du révisionnisme en général et de Faurisson en
particulier : ceux qu’elle cite tiennent l’ensemble des révisionnistes
pour des faussaires. Donc, pour commencer, je suis un « mégalomane »
aux « thèses délirantes » ; mes
prédécesseurs ont été le « fasciste » Maurice Bardèche et l’« ancien
déporté politique, Paul Rassinier » ; et les amabilités de suivre : « prétendant
dévoiler » ; « polisson »,
« comédie », « pétaradant » ;
« abreuve », « sans succès », « poubelle » ;
fait partie des « redresseurs de morts » ; cherche à « sortir de
la marginalité » ; « l’énormité des thèses défendues par M.
Faurisson », « l’inanité de son propos » ;
« fluet » ; « nostalgique de Pétain – et non issu de la
gauche, comme il le prétend » ; « un menteur professionnel [qui] a déjà eu maille à partir avec
l’éducation nationale et la justice » ; « un provocateur
né », « adore se victimiser » ; « monstre idéologique » ; [à propos d’une brochure
révisionniste] « comme une mauvaise odeur de “mensonge” », « le
mensonge », « tout cela paraît si stupide, si fantastique, si
monstrueux de bêtise autant que d’ignominie qu’on est tenté de jeter cette
soi-disant brochure […] et de n’y plus penser. Eh bien ! On aurait
tort ! » ; « procédurier tatillon »,
« universitaire obsessionnel et hypermnésique » ;
« graphomane », « fatras
pseudo-scientifique » ; « publié [dans Le Monde] presque
par effraction, entre Noël et le Nouvel An » ; « falsificateur »,
« dialecticien retors » ; fait partie des « assassins de la
mémoire » ; « le négationnisme entre [fâcheusement] dans un nouvel
âge » ; est parvenu à « piéger » Le Monde, dont il est un
« lecteur monomaniaque » ; « faisait profession
d’apolitisme et avançait masqué ». Enfin, au terme de la charge, la
péroraison : « Les historiens, par leurs recherches et leur analyse des
archives, ont réduit à néant les fantasmagories
de Faurisson et de son fan-club antisémite ;
[…] ce “faussaire de l’Histoire”,
comme l’a appelé Robert Badinter, n’est plus qu’un protagoniste de la rubrique
Justice, un bouffon qui se produit sur les estrades avec Dieudonné, ou l’invité
de marque du président Ahmadinejad à Téhéran. Plus jamais un
“professeur” ».
Dans ma lettre au Monde du 16 décembre 1978 je n’ai jamais prétendu que ce
journal me « considérait naguère comme un “très brillant professeur”, un
“chercheur très original” » ! La journaliste a commis là une erreur
de lecture et, comme souvent, elle a tronqué le texte qu’elle citait. Il s’agissait
– et cette indication figurait clairement dans la lettre en question – de
jugements portés sur mon compte par « les plus hautes instances
universitaires ». Faisant allusion aux graves ennuis que m’avait valus
depuis juillet 1974 la révélation par un journal israélien, puis par Tribune
juive, puis par Le Canard enchaîné, de mon révisionnisme,
j’écrivais exactement au Monde : « Ne niez
jamais ! Pour avoir nié, comme Paul Rassinier et vingt autres auteurs
révisionnistes, l’existence des “chambres à gaz” hitlériennes, je me vois
traiter depuis quatre ans, par les plus hautes instances universitaires, de
“nazi”, de “fou”, de “Savonarole”, de “jésuite”, de personnage “nocif”. Or,
avant 1974, j’étais non moins officiellement tenu pour un “très brillant
professeur”, un “chercheur très original”, un homme doté d’une “personnalité
exceptionnelle”, un enseignant aux “remarquables qualités intellectuelles et
pédagogiques” ; mes publications avaient “fait grand bruit” et ma
soutenance de thèse en Sorbonne avait été jugée “étincelante” ».
Pour
donner à entendre que je ne serais pas compétent en matière d’histoire, la
journaliste affirme qu’à l’université ma spécialité était la « “Critique
de textes et documents” littéraires » ; j’admire ici
l’amputation ; l’intitulé exact et officiel de ma spécialité était
« Critique de textes et documents (littérature, histoire, médias) ». Usant d’un procédé identique, elle
indique, comme on l’a vu, qu’en France, en matière de révision du
« génocide », j’ai eu deux prédécesseurs : Maurice Bardèche et
Paul Rassinier ; du premier elle a précisé qu’il
était « fasciste » mais du second elle a omis de dire qu’il était
militant socialiste ; et elle a réduit le statut de P. Rassinier à celui
d’« ancien déporté politique »
alors qu’il était titulaire d’une carte de déporté résistant et avait reçu la Médaille de la Résistance. (Le père de Guy
Môquet, sollicitant pour son fils fusillé en tant qu’otage à l’âge de 17
ans le statut de « déporté résistant », se l’était vu expressément
refuser et n’avait obtenu que celui de « déporté politique »). Elle
indique au lecteur mon numéro d’abonné au Monde (de quel droit ?) mais
commet plusieurs fautes en le reproduisant. Pour dénigrer mes découvertes sur
certaines œuvres de Rimbaud, elle en appelle à l’autorité de René Etiemble qui
m’a vu en « polisson » et a traité ma « démonstration » de
« comédie » mais elle se garde de rappeler que dans mon écrit je
m’en étais pris à R. Etiemble, lui reprochant d’avoir beaucoup lu de ce qu’on
avait écrit sur Rimbaud et vraiment peu lu des textes de Rimbaud lui-même,
ligne à ligne et mot à mot. A propos de mes découvertes sur des écrits du jeune
Rimbaud (« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans »), Antoine
Adam, lui, avait parlé de « réussite éclatante », André Breton avait
salué une « thèse agitante au plus haut point », André-Pieyre de
Mandiargues avait parlé de « tentative intelligente et passionnée,
passionnante aussi » et Robert Poulet d’« un point d’histoire
entièrement renouvelé » ; et j’en passe. A propos de ma soutenance de
thèse en 1972 sur « la Bouffonnerie de Lautréamont »,
Ariane Chemin cite l’article que lui avait consacré Jacqueline Piatier, la
fondatrice du Monde des livres, me décrivant comme un professeur
« pétaradant ». A ce mot Ariane Chemin donne un sens
péjoratif alors que, dans le long et très favorable compte rendu de J.
Piatier, le contexte prouve que le terme avait un sens laudatif comme dans
« un feu d’artifice pétaradant ». Le piquant de l’affaire est que,
cinq ans après cette soutenance, J. Piatier, pour me remercier de l’envoi d’une
note sur les « chambres à gaz nazies », m’écrira le 17 juillet
1977 dans un feuillet à en-tête du Monde : « Je connaissais déjà
votre thèse sur les Chambres à gaz. Elle est virulente. Il se peut qu’elle soit
vraie et aille un jour rejoindre au pays des légendes ces histoires d’enfants
aux mains coupées par les Allemands qui couraient après la guerre de 14 […]. Je
garde votre note. Un jour ou l’autre, peut-être, j’y aurai recours. C’est un fameux lièvre que vous
levez ». Puis, Ariane Chemin, reprenant une assertion de V. Igounet sans
la vérifier, me décrit comme un « nostalgique de Pétain », ce qui
n’est pas mal pour un sujet britannique et fils d’Ecossaise qui, un jour de
1942, à l’âge de 13 ans, entend à la radio Pierre Laval souhaiter la victoire
de l’Allemagne et qui, le lendemain, grave au couteau sur son pupitre d’écolier
« Mort à Laval ! » (anecdote que j’ai confiée, sans en être trop
fier, à François Brigneau qui l’a rapportée dans son opuscule Mais qui est donc le professeur Faurisson ?, 2ème
édition, p. 32). Elle cite V. Igounet qui, parlant de sa bête noire,
Faurisson, ose écrire : « C’est un provocateur né et, on le sait
aujourd’hui, il adore se victimiser » ; dois-je ici comprendre que
j’aurais pu monter les dix guet-apens
qui, de 1978 à 1993, m’ont parfois conduit à l’hôpital ou sur une table
d’opération chirurgicale (l’une de ces opérations a duré quatre heures et
demie), et cela sans compter les chasses à l’homme organisées impunément au Palais de justice de Paris par des milices
juives ? Elle cite P. Viansson-Ponté qui, ainsi que j’ai eu l’occasion de
le montrer, avait mal lu la brochure anglaise dont il médisait (dans les six
volumes de mes Ecrits révisionnistes, sv
« Viansson-Ponté »). Je ne me suis pas fait publier dans Le
Monde « presque par effraction » mais j’ai tout bonnement usé
du « droit de réponse ». Je
n’ai jamais rien falsifié de ma vie et, pour cette raison, on n’a jamais pu
produire une seule « falsification de Faurisson » tandis qu’au
rebours, j’ai signalé, produit et prouvé pléthore de falsifications chez mes
adversaires.
A la fin de son article, Ariane Chemin nomme
Robert Badinter qui, dit-elle, m’a traité de « faussaire de
l’Histoire ». Or la vérité vérifiable est la suivante : Robert
Badinter a eu l’aplomb de déclarer que, du temps qu’il était encore avocat, il
m’avait fait condamner « pour être un faussaire de l’histoire » ; je l’ai
poursuivi en justice ; il a disposé d’un délai de dix jours pour offrir au
tribunal une preuve à l’appui de son assertion et, lors de sa comparution, il a
eu la possibilité de se justifier ; or, il s’en est révélé totalement
incapable et sa déposition, dont nous avons le verbatim officiel, a été
pitoyable ; aussi, dans son jugement, le tribunal a-t-il observé que R. Badinter avait « échoué en son offre de preuve »
mais, ont ajouté les juges, il avait été « de bonne foi » et c’est
moi qui ai été condamné. Il n’en reste pas moins que j’ai le droit de dire de
R. Badinter qu’il a été « mon menteur, mon diffamateur… de bonne
foi ». Et puisque, aussi bien, il est ici question du sujet des prétendues
« chambres à gaz », je rappellerai sur ce point l’arrêt du 26 avril 1983 rendu en
conclusion de l’affaire où, en 1981, R. Badinter avait plaidé en première
instance. Cet arrêt, prononcé par la première chambre (section A) de la cour
d’appel de Paris sous la présidence de François Grégoire, allait rendre hommage
à la qualité de mes travaux. Pour la cour, l’existence des « chambres à
gaz » constituait un vrai problème historique. Dans mes travaux (y compris dans mon article du Monde
du 29 décembre 1978) elle n’avait rien trouvé de ce que les nombreuses
associations me poursuivant s’imaginaient avoir vu ; plus précisément, la
cour n’avait trouvé dans mes publications aucune trace ni de légèreté, ni de négligence, ni d’ignorance
délibérée, ni de mensonge. En conséquence, elle
prononçait que tout le monde devait avoir le droit de ne plus croire en
l’existence des « chambres à gaz », et de le dire. En propres termes
elle concluait : « La valeur
des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation
des experts, des historiens et du public ». Et c’est précisément à
cause de cette conclusion, désastreuse pour les organisations qui me
poursuivaient et pour le ministère public, que mes calomniateurs ont exigé la
création d’une loi spéciale destinée à se prémunir contre la liberté de
jugement des magistrats : la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990, enfin
votée grâce à « Carpentras ».
Un
mot, pour terminer, sur Dieudonné et Ahmadinejad avec lesquels, à la toute fin
de l’article, je me retrouve cloué au même poteau d’infamie. A mes yeux, le
premier est aujourd’hui le plus grand de nos auteurs et acteurs de la scène
comique française et les pouvoirs en place se déshonorent à traiter comme elles
le font cet homme d’esprit et de cœur ; son combat, si subtil, si
efficace, en faveur d’une réelle liberté d’expression force l’admiration. Quant
au président Ahmadinejad, qui jamais n’a préconisé la mort des juifs d’Israël
mais la disparition du « régime » sioniste et qui appelle de ses vœux
l’établissement en Palestine d’un état sans colonisateurs ni colonisés, je le
vois en ce moment acculé au pire par des criminels surarmés qui appellent contre
son peuple à la guerre et à la croisade au nom, en particulier, d’une
gigantesque imposture, celle du prétendu « génocide » et des
prétendues « chambres à gaz ». D’une grande finesse, on l’a entendu s’étonner de ce que, curieusement, en
Occident, on n’avait pas même de droit d’approcher de « la boîte
noire de l’Holocauste » pour simplement voir ce qu’elle contient. En
décembre 2006, il a ouvert à tous, révisionnistes et exterminationnistes, une
conférence internationale sur « l’Holocauste ». Le résultat en a été
spectaculaire. Tout le monde a pu constater l’impuissance de la thèse
exterminationniste à se justifier sur le plan de l’histoire et de la science.
De France, Jacques Chirac, alias « Supermenteur », s’est
immédiatement porté au secours du « Supermensonge » et a réclamé
l’ouverture d’une enquête judiciaire contre ma personne. Six ans plus tard, en
2012, l’enquête est en train de s’achever sur trois ou quatre mises en examen.
A mon procès, si procès il y a, Dieudonné et ses amis seront à mes côtés et, à
défaut de la présence du président Ahmadinejad, je déposerai un dossier où
figurera le volumineux et précieux ouvrage qu’en mains propres ce dernier m’a remis,
le 2 février 2012, pour premier « prix du courage, de la résistance et de
la combativité ».
Conclusion
Ma conclusion tient
d’abord en deux questions qui n’en font qu’une et que je pose aussi bien à
Louis Dreyfus, Erik Izraelewicz et Ariane Chemin qu’ « aux experts,
aux historiens et au public » : « Où sont les menteurs ? Où sont les menteuses ? »
Elle tient ensuite en
une protestation contre le maintien de la loi Fabius-Gayssot. Cette loi avait pour but de protéger l’une des plus abominables impostures de toute
l’histoire des hommes mais à bien des signes on voit aujourd’hui que, sur le
strict plan de la science et de l’histoire, cette imposture ou ce mensonge
imposé est en train de s’effondrer progressivement et par pans entiers.
Pour ma part, à 83 ans,
en ma qualité à la fois de sujet britannique et de citoyen français, je crois que,
dans la mesure de mes faibles moyens, j’ai honoré mes deux patries, fait mon
devoir d’homme et servi la science et l’histoire. Dans le peu de temps qui me
reste à vivre, j’observerai la même conduite. Je le ferai « sans
haine » mais, malheureusement pour moi et pour les miens, je ne pourrai
franchement pas le faire « sans crainte » parce que – les
révisionnistes de tous pays sont payés pour le savoir – notre adversaire, lui,
ne connaît depuis toujours ni foi ni loi ni droit. L’article signé d’Ariane
Chemin constitue une illustration des abus et des erreurs auxquels conduit
l’arrogance de privilégiés qui, abusant de leur position dominante et craignant
de la perdre un jour, multiplient les fautes. L’avenir montrera, en effet, que,
le 21 août 2012, en publiant cet article, les actuels dirigeants du Monde
ont commis, plus qu’une bassesse, une
faute, une faute qui passera à l’histoire. Connaissant leur désarroi et
constatant leur aveu d’impuissance devant la montée du révisionnisme, je m’attendais
de leur part à une maladresse insigne. Le résultat de cette maladresse, nous
l’avons là sous les yeux : ils ont abusé de l’incompétence d’une
malheureuse journaliste, ils ont dénoncé leurs anciens collègues, ils ont
imprimé un article si injurieux que Le Monde n’en a jamais connu de
pareil. Ils ont une dernière fois cautionné un mensonge historique qui est en
perdition. Ils sont le passé et ce passé-là est révolu.
NB : Les responsables du Monde ont voulu expliquer aux lecteurs
pourquoi, soudain, leur journal s’avisait de revenir sur un article vieux de
près de trente-quatre ans. Ils ont prétendu que cet article de 1978
s’inscrirait dans un ensemble de six articles ayant « fait date »
dans l’histoire intime du journal. Mais la suite a montré qu’il s’agissait là
d’une improvisation de dernière heure. Rien n’avait été organisé ni
sérieusement préparé pour les articles qui allaient suivre celui d’Ariane
Chemin. Il en est résulté une impressionnante série de couacs, de cafouillages
et de pataquès, comme Le Monde, là
encore, n’en avait jamais connu. On s’est moqué des lecteurs. Dans un
complément au présent article j’en ferai la démonstration.
***
Quant à certains points du présent article sur « Les ‘chambres à
gaz’ et Le Monde, en perdition »,
on pourra se reporter à quatre de mes articles datés des 4, 15,
20 et 27 août 2012 :
Si, comme je le souhaite, vous désirez écrire au journal pour lui dire votre
opinion sur l’article du 21 août intitulé « 29 décembre 1978. Le jour où Le
Monde a publié la tribune de Faurisson », je vous conseille
d’envoyer votre lettre à l’adresse suivante :
Le Monde
Opinions-débats
80 boulevard Auguste-Blanqui
75707 Paris Cedex 13
Téléphone du standard : 01 57 28 20
00.
Adresse électronique : opinions@lemonde.fr
11 septembre 2012